
Analyse critique
L' état des lieux de la décentralisation au Tchad a montré des acquis considérables allant de l'élaboration des textes de lois et réglements, à la mise en place d'un cadre assez fourni et propice à la nouvelle réforme. Quand bien même, le cadre législatif et réglementaire attendrait d'être renforcé, la mise en oeuvre de la réforme aurait pu être entamé avec le dispositif qui existe. Ce dispositif est suffisant et assez complet pour l'opérationnalisation immédiate de la décentralisation.
Il s'agit de :
- Cadre législatif ( lois organique et ordonnance sur la décentralisation )
- Cadre reglémentaire ( décrets )
- Comités ad'hoc ( organes )
Fort du dispositif actuel, il existe aussi, une stratégie globale adéquate pour assurer une mise en oeuvre prompte et effective qu'est ce le schéma directeur de la décentralisation, adopté en décembre 2005 à la suite de multiples ateliers regionaux bouclés par un atelier national de validation. Il sert d'instrument de navigationn d'orientation et de mobilisation des partenaires nationaux et internationaux. La question qui vient à l'esprit est de savoir ,malgré tous ces dispositifs existants, pourquoi les élections n'ont pas lieu? Pourquoi les choses sont au point mort?
La mise en place des CTD demande des moyens ( humains, financiers et matériels ), en vue de les responsabiliser pleinement dans la mise en oeuvre des activités de développement économique, social et culturel... comme l'a prévue la loi. Cela pourra nécessiter d'embler un fond de démarrage. Il n' y a pas de décentralisation sans reflexion préalable sur les enjeux et moyens. Il n'y a pas de décentralisation sans autonomie financière de la CTD elle même. Le Tchad dispose -ils de ces moyens surtout financiers?
  
Et les futures CTD, seront-elles aptent à assumer leur responsabilité?
S'agissant des moyens le Tchad dispose des ressources nécessaires à son développement dont certaines éprouvent beaucoup de problèmes . Ces ressources sont: l'élevage du bétail (40%), l'agriculture (25,5%), le coton (+30%PIB) et aussi le pétrole dont les recettes sont estimées à deux (2) milliards de dollars pour les 25 ans. Concernant le pétrole, la répartition par secteur des ressources pétrolières fait par la Banque mondiale et le gouvernement du Tchad a été contestée d'emblée par le gouvernement Tchadien à cause d'escalade des tensions internes (rebellion) alimentées par l'Etat voisin du Soudan.
Dans un tel contexte, le souci de l'heure serait de défendre l'intégrité territoriale. Ce qui nécessite des moyens importants. La décentralisation ne pouvant se faire independemment de la politique, la paix pourra être un des moyens nécessaires à sa concretisation.
Sur la plan de la gouvernance (gestion), cette instabilité fragilise le pouvoir central. La décentralisation "qui redonne le pouvoir au peuple, " dans un tel contexte de crise persistante, le statu quo se justufie t-il dans le but de mieux contrôler la situation actuelle?
Le Tchad a choisi de proceder par étape douce en mettant en place d'abord les structures déconcentrées de l'Etat qui sont nommées. Il reste aujourd'hui confronté à un défis majeur institutionnel de grande importance qu'est ce les éléctions des membres des collectivités térritoriales décentralisées (CTD).
La décentralisation signifie choix par voix éléctive des responsables des CTD à tous les niveaux décentralisés. Elle donne corps aux collectivités teritoriales décentralisées par la mise en place des conseils élus. La décentralisation signifie encore transfert de compétences et des moyens vers les collectivités territoriales autonomes dotées d'une personnalité juridique. Le transfert de compétences est intimement lié au transfert des moyens. D'autant plus qu'il n'y a pas encore élection, compte tenue de ce contexte, il serait prudent de parler de déconcentration plutôt que de décentralisation au Tchad. la déconcentration signifie délégation des moyens et compétences de l'administration centrale vers les services régionaux ou départementaux. C'est rapprocher le service public de l'usager. Ces organes déconcentrés existent déja à tous les trois niveaux géographiques ( Gouverneurs de régions, Préfets des départements, Sous Préfets ).
Ce qui est à ne pas perdre de vue c'est que la décentralisation doit s'inscrire dans le contexte du pays ( économique, politique ,économique...), c'est le fondement. A quand la décentralisation effective au Tchad?
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Population: 9.000.000 habitants
Superficie: 1.284.000 km2
Capitale: N'djamena
Langues officielles: Français et arabe
division administratives: 18 régions
47 départements
199 communes
Forme d'Etat : République
Pays frontaliers: soudan, Niger, Lybie,Nigéria,cameroun, république cnetrafricaine |
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Rang: 173/177
Population pauvre: 64%
Taux d'alphabétisation: 47%
Taux de croissance démographique : 2,8
Groupe réligieux : musulmans: 51%, chretien : 35%, animistes: 7%, autres: 7% |
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